09 mai 2005

Adulescentis vulgaris

Je vous avais promis un topo sur l'adulescentis vulgaris. Vous l'avez acclamé avant même que le projet ne soit plus concret que ça.
Eh bien le voici le voilà, pouin pouin pouin pouin patapoum pan pan troulala.
LE COMPORTEMENT AMOUREUX DE L'ADULESCENTIS VULGARIS

Vous avez tous déjà croisé un de ces spécimens. Si c'est obligé, on en trouve de partout, aussi bien en ville que dans les milieux ruraux. Vous en avez peut-être même chez vous.
Mais si, vous savez, ces bestiaux qui se déplacent essentiellement en troupeau et que l'on peut rencontrer dans le centre ville commerçant, essentiellement le mercredi ou le samedi après-midi, ou bien encore dans les parcs dès que les températures sont plus clémentes et permettent à nos chers amis de se vautrer avec délices dans l'accueillante herbe printanière et de s'y faire chier avec la même application que celle qu'ils y mettent sur le béton grisâtre et rugueux.
Cette espèce, quoique commune, est passionnante et j'ai la joie de les étudier avec passion depuis euh...longtemps, aussi c'est avec fierté que je vous livre le résultat de mes recherches assidues.
Alors, comment se comporte donc l'adulescentis vulgaris au retour des beaux jours ? Eh bien, comme beaucoup d'autres mammifères, il se met en quête d'un partenaire sexuel afin de pouvoir calmer ces démangeaisons hormonales qui le chatouillent depuis quelque temps de là à là (voir fig. 1)
Mais l'adulescentis vulgaris est un être raffiné. Il ne bondit pas bestialement sur le premier représentant du sexe opposé sans dire bonjour ni lui demander son numéro de portable. Non non, à force de fréquenter l'humain, l'adulescentis vulgaris a acquis quelque notion de civilisation (c'est d'ailleurs une de nos plus grandes fiertés à mes collègues et moi même).
Non, le choix du partenaire sexuel de l'adulescentis vulgaris est murement réfléchi. En groupe d'ailleurs, comme toute décision chez l'adulescentis vulgaris qui n'a pas toujours une volonté de décision propre. On trouve donc des troupeaux de mâles qui depuis leurs postes d'observation (barrière de parc ou marche de n'importe quoi) passent des journées à voir défiler des femelles et à commenter leurs qualités afin de dénicher celle qui sera la partenaire idéale. Ils sont exigeants et la quête peut durer de nombreux jours. Quand soudain, au passage d'une femelle plus attirante et visiblement plus apte à la reproduction que les autres, ça fait tilt chez l'un des individus. Il ressent comme une chatouille là (voir fig. 2) et ça lui fait tout bizarre ici (voir fig. 3). Pour être sûr de ne pas faire un mauvais choix malgré ses convictions hormonales, il demande conseil à ses amis : " 'Tain, elle est bonne ve-gra elle non ?". Ses amis confirment " Grave ouais, elle déchire trop tout. Elle a un cul de ouf'". La femelle a été retenue par le comité de sélection. (On l'applaudit bien fort)
Notre spécimen a donc l'appui de ses congénères, et ainsi mis en confiance il peut commencer à préparer la parade nuptiale.
Pour séduire, le mâle se veut impressionnant, il sort ses plus beaux atours : le débardeur laisse apparaître un tendre duvet sous les aisselles, signe d'une virilité à venir, et montre des bras à la puissante musculature rassurante ; le pantalon se doit d'être tombant pour laisser sa place au matériel reproductif que l'on devine conséquent. Après avoir quitté son troupeau, il avance d'un pas assuré vers l'objet de ses désirs qui se manifestent ici (voir fig. 4)
Du coin de l'oeil, la femelle, qui elle aussi est au sein de son troupeau bien sûr, a répéré son manège. Elle est bien sûr attirée par le mâle qui dégage une force virile irresistible mais veut s'assurer de sa volonté de la séduire, aussi jouera-t-elle un double jeu très subtil : à la fois elle jouera la carte du dédain et continuera de glousser avec ses amies (car c'est là le terme précis : l'adulescentis vulgaris femelle glousse, l'adulescentis vulgaris mâle barrit) et à la fois elle mettra en avant ses atouts : elle cambre les reins pour faire ressortir le fessier généreux qui a séduit le mâle dès l'abord et met en avant une poitrine naissante, certes, mais qui n'en n'obnubile pas moins le mâle qui à tendance à loucher ici (voir fig. 5).
C'est alors le moment délicat. Le mâle va tenter de communiquer avec l'élément femelle. La performance est difficile car les troupeaux des différents sexes ne se mélangent que rarement. C'est à cet instant que tout se joue et la tention est palpable entre les deux individus.
Il ouvre alors la bouche : "oh !Mademoiselle !"
D'instinct, la femelle sait que c'est à elle qu'il s'adresse (c'est là la merveille de la nature). Elle se retourne et lui fait un sourire charmeur qui dévoile son appareillage dentaire qui intincelle dans le soleil de mai, tout en faisant battre des cils quelques peu collés par un mascara bon marché.
Le charme opère
Le rituel veut que ce soit le mâle qui poursuive le dialogue.
"Vous êtes vraiment charmante tu sais"
Les autres femelles, en retrait, gloussent entre elles. Le mâle lui aussi a été adopté par le comité femelle.
Papillonement de cils, gloussement séduit.
"Euh...t'aurais pas un numéro de portable" (ah vous voyez ! Il lui demande le portable ! Gentleman je vous dit !)
"Si...tu t'appelles comment ?" papillone-t-elle.
"Kevin, répond-il dans un délicat feulement, et toi ?"
"Alysson. Mon num, c'est 06.57.********"
"Ouah trop sympa !" dit l'autre, enthousiaste. "Ca te dit on se revoit ici demain ?" déglutit-il avec anxiété...
Soulagement, Alysson accepte.
Le plus dur a été fait, les deux individus sentent qu'ils sont consentants l'un comme l'autre.
La suite de leur histoire ne sera qu'enchantement ! De rendez vous à Quick en séance de cinéma, une complicité à toute épreuve se formera entre nos deux tourteraux qui partagent tout : problèmes existenciels ("ma mère c'trop une conne...mon père il est trop naze") expériences nouvelles (vous voulez un dessin ?), salive mais aussi d'autres liquides plus alcoolisés.
Et bientôt, nous pourrons voir Alysson et Kevin, toujours main dans la main, ne se laissant pas rebuter par les lampadaires adverses se dressant sur leur chemin et qui tentent, en vain, de les séparer dans leur union sublime, Kevin gardant toujours un regard et une main pataude sur sa proie chèrement acquise, le regard d'Alysson brillant de fierté face à la splendeur de son Kevin marquant un panier à une seule main au basket. Le couple d'adulescentis vulgaris est beau dans son union, son isolement et son autarcie.
En effet, une fois en couple, l'adulescentis vulgaris rejette quelque peu son troupeau d'origine, ce dont les membres restés célibataires souffrent. En effet, que peuvent-il face à la force immense de l'amour indestructible qui unit pour la vie Kevin et Alysson, comme il est marqué au canif sur les platanes du parc où ils se sont rencontrés ?
Mais qu'ils se rassurent, l'union, chez l'adulescentis vulgaris n'est jamais très longue. Au bout de 2 mois chez lez plus endurants, le charme n'opère plus...Ils s'ignoreront avec le plus parfait mépris et une union entre deux autres membres des troupeaux est fort peu probable. Kévin redeviendra vite un gros naze boutonneux parmis tant d'autre, et Alysson une pouffiasse allumeuse comme toutes les autres.
Happy end donc, puisque la rupture permet à l'adulescentis vulgaris d'ouvrir un peu les yeux sur la réalité....

2 Remarques constructives :

Anonymous Anonyme a jugé bon d'ajouter :

premiére chose que je me suis dis a la fin de ma (longue) lecture c'est :"du géni,claire tu maitrise!" voila je sais pas dévlopé car étant une éléve de S basique je ne sais pas faire de longue frase trés élaboré en français...mais vraiment géniale!

11 mai, 2005 17:36  
Anonymous Anonyme a jugé bon d'ajouter :

Je crois qu'avec cette étude, l'homme a fait un grand pas pour la compréhension de cette espèce méconnue du grand public et pourtant si présente dans les enceintes lycéennes... Bravo Claire

19 juillet, 2005 15:36  

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