02 juillet 2005

L'épopée du maillot de bain

Ce post date en réalité d'avant celui avec le roman photo mais comme je l'ai dit dans ce dit post, je me suis interrompue parce que j'avais du mal à cumuler écriture de post passionnant et marathon guimauve. Ce qui est raconté ici date donc pas mal (avant-hier si je ne m'abuse) mais bon, vous m'en voudrez pas hein...
Ah oui, un dernier truc : préparez un duvet et des chips pour camper devant votre écran : ce post est long

Ca y est, le marathon est lancé je suis en plein dedans, mais comme je ne suis qu'à la troisième écoute j'ai les neurones encore intacts. Je peux donc malgré tout vous raconter la fantastique épopée qu'a été notre virée en ville d'hier à ma mère et moi, parce que y a des fois, on a l'impression qu'on vit dans une comédie à la Bridget Jones (avec Hugh Grant en moins *soupir*...) tellement les gags s'enchainent.
Déjà, "on va en ville ma mère et moi", ça promet : quel que soit le but de notre excursion, quelle que soit la météo, quel que soit l'endroit, on trouve quelque chose de marrant à faire. Mais hier, c'était, particulier, performance unique juste pour vos yeux, ce soir dans votre ville, et ce soir seulement.
On voulait :
  • aller à la fnac pour profiter des bons d'achats dont on pouvait profiter jusqu'au 30
  • m'acheter un maillot de bain puisque c'est les soldes et qu'il m'en faut un.
    La première étape de la mission n'était pas difficile : il suffit de rentrer dans la fnac pour avoir envie de tout acheter. Mais la deuxième étape est bien plus technique. En effet, au niveau du maillot de bain, je suis très chiante (comment ça, "pas qu'à ce niveau là" ?). J'en veux un plutôt uni mais pas trop, avec un peu des motifs mais pas trop, simple mais pas tout con, pas spécialement à la mode (parce que la mode, souvent, c'est moche) mais pas mémé non plus...un qui me plaise quoi :D Et un à ma taille, ce qui n'est pas toujours aisé parce que tous les magasins n'habillent pas les crevettes. Mais ma mère est une femme au grand coeur et elle supporte de faire du shopping avec moi et mon exigence,
    Nous prenons donc nos vélos après avoir reçus les recommandations du petit ami de ma mère "faites pas trop de bêtises". Le ciel est couvert tendance menaçant mais on s'en fout, il faut qu'on utilise ces bons d'achats, merde quoi, on ne peut pas faire cette offense au dieu Fnac. Donc bon, on pédale, on pédale, rien de bien transcendant jusque là, on arrive à la Fnac, on y achète tout plein de machins dont la liste exhaustive ne doit sûrement pas vous interesser et on se dirige vers la caisse. On en a pour plus de 100€ et seulement 30€ de bons d'achat mais bon, c'est pas grave...Et là, on commence à partir à la quête du maillot de bain.
    On s'arme de courage et après une grande inspiration, ma mère propose d'aller aux Galeries Lafayette et nous nous dirigeons dans la direction dudit magasin d'un pas déterminé et conquérant. Direction le rayon maillot, nous sommes efficaces et c'est presque si on ne calcule pas la trajectoire la plus directe. Et là, quelque chose d'inquiétant se produit : ma mère en repère un, il dépasse très légèrement du présentoir, comme pour faire signe; elle me le montre : il me plaît. On se regarde d'un air inquiet : c'est anormal que ça soit le premier vu qui me plaise directement, normalement on aurait dû remuer au moins 5 magasins de fond en comble avant que, de guerre lasse, j'en trouve un moins pire que les autres.
    Coup d'oeil à l'étiquette...putain !! C'est ma taille...On lève les yeux l'une vers l'autre : l'angoisse que je lis dans ses yeux doit se refleter également dans les miens...Nos yeux se rivent à nouveau sur l'étiquette que nous lisons plus attentivement cette fois : mon dieu, il est soldé =>17€50. Le bilan est plus qu'inquiètant : ce maillot me plait, n'est pas cher et à ma taille et pour aggraver le tout, c'est le premier que nous avons repéré...Quelque chose d'atroce va se passer, c'est obligé...Mais il nous reste un espoir : peut-être qu'il ne me va pas.
    Pour essayer de contrer la malediction, ou du moins de l'atténuer, nous regardons quand même les autres modèles, des fois qu'on en voit un mieux, ce qui romprait le maléfice. Mais à part nous faire pouffer de rire devant les horreurs exhibées ici (le sommet étant à mes yeux le maillot de bain marron avec une espèce de ceinture à boucle sur la culotte, ladite boucle étant en plastique doré déjà écaillé...) ceci n'aura pas eu une grande utilité...C'est donc avec une appréhension tendue que nous nous dirigeons vers les cabines, nous raccrochant à l'espoir d'une coupe mal étudiée qui nous permettrait de fustiger le maillot et ses concepteurs, de le remettre dans les rayons d'un air dégouté et un peu déçu et de rentrer chez nous sans maillot, certes, mais indemnes. Quand une cabine se libère, une boule d'angoisse s'installe dans ma gorge et c'est avec d'une main tremblante que je ferme le rideau. Horreur : il me va. Bien même. Je montre l'étendue des dégats à ma mère. Elle prend un air résigné et je sais qu'elle a raison et que c'est la seule attitude à adopter face à la gravité de la situation : c'est le Destin qui en a voulu ainsi, et nous ne pouvons que se plier à sa volonté *. Nous nous dirigeons vers les caisses en répétant, incrédules : "la bonne taille...joli...pas cher...". Dans la queue nous commençons à envisager les catastrophes qui peuvent nous tomber sur la gueule à partir de maintenant. Nous pensons que la grêle sur le coin de la gueule est l'hypothèse la plus probable parce qu'en tong et à vélo c'est quand même vachement fun...oh oui !!!Un concours de t-shirt mouillé !! Ou alors une pluie de grenouilles ? Ah, c'est notre tour de payer.
    Bip => 17.50€.
    Bip =>total : 42.50€.
    ...
    On vient de comprendre l'astuce : ceci est un maillot de bain deux pièces et nous n'avons regardé qu'une seule des deux étiquettes. D'imaginer nos gueules fait naître un fou rire que l'on réprime tant bien que mal en payant le fameux objet et nous sortons vite du magasin pour pouvoir extérioriser la crise de rire qui nous secoue.
    Et là, ça commence (oui, je sais, pas trop tot): il pleut en effet ; et pas qu'un peu d'ailleurs, ce qui n'est pas pour calmer notre fou rire. On attend un peu, maman allume une clope : ça ne passe pas pour autant, ça n'est pas en fumant une bête clope devant les galeries qu'on enraye la machinerie implacable du Destin. On décide donc de quérir nos vélos malgré tout et on se met en route. Commencent alors à souffler des bourrasques de vent pas croyables qui me précipitent un parapluie échevelé dans les pieds. Je manque de me péter la gueule mais continue malgré tout après m'être dépêtré du machin informe et détrempé et c'est à ce moment que ma mère glisse et se pète bel et bien la gueuele, elle. Mais pourquoi des dalles si lisses ? Ils pourraient prévoir le port de tongs sous la pluie... On arrive aux vélos : bien évidemment, la selle est trempée. C'est vrai que jusque là on avait que les pieds et le bas du pantalon complètement mouillés, c'était dommage de pas avoir aussi le cul mouillé, c'est tellement plus classe. Après avoir fait "splouitch" sur la selle, nous commençons à braver la pluie et les bourrasques et constatons avec une joie sans égale que youpi, y a des bouchons de partout, on est obligées de se faufiler tant bien que mal, ce qui n'est pas aisé parce que moi, avec mes 50 kilos en comptant le vélo, je me fais déporter par le vent. Je me suis même payé un trottoir comme ça. On a aussi eu droit aux bouts de branches qui s'envolent : "tiens, c'est drôle, ma sonnette elle a fait "chting" mais c'est pas moi qui l'ai fait...", aux flaques qui éclaboussent les petons quand on passe dedans mais on regrettera vivement l'absence de la pourtant indispensable bagnole qui passe à proximité et t'éclabousse bien comme il faut de la tête au pied. Dommage, très dommage...Pas de grêle non plus...Mais ça c'est parce qu'on s'est fait eues sur le prix, ça a attenué le courroux du Dieu des soldes.
    Tout ça pour dire : pardon les gens qui avez été bien emmerdé par le temps pourri qui s'est déchainé d'un coup sur Grenoble, pardon à ceux qui se sont pris des branches sur le coin de la gueule, pardon à ceux qui eux se sont bel et bien fait éclabousser par une bagnole : tout ça est de ma faute....
    et de celle du maillot aussi quand même.
    Comme quoi, il faut pas offenser le Dieu des soldes qui visiblement tient vraiment à que t'en chie avant de trouver ce que tu veux...

    *Oui, des fois j'aime bien en faire des tonnes, mais je vous 'merde.
  • 1 Remarques constructives :

    Anonymous Anonyme a jugé bon d'ajouter :

    Après 3 cafés pour arriver à la fin, je me suis dit une chose effarante : donne l'histoire de ta vie à Spielberg, il te fera un film à succès (ben quoi, ça a bien marché avec son film dans l'aéroport...) ! En plus, vu le nombre de rebondissement, il durera 3 heures (le même temps que pour lire ton histoire...)

    19 juillet, 2005 14:56  

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